Ma chère Biantalou- Blandine,

Paris, le 20 décembre 2020

Ma chère et douce Blandine,

Triste journée. Ma lettre aurait dû partir jeudi dernier mais ma surprenante et violente migraine s’est présentée. Je ne pouvais pas te l’envoyer. Ma missive est posée sur ma table de nuit et elle aurait dû être envoyée lundi. 

Hélas, la vie en a décidé autrement. J’ai appris la nouvelle de ton décès. Mariame m’a écrit et je n’arrivais pas à le croire. Et pourtant. Je me suis effondrée en larmes. Je suis dévastée et je suis tellement triste. Le cœur brisé d’avoir perdue une si belle amie. Tu étais une Warrior comme on dit. Une battante qui, malgré tout ce qui se passait, continuait à tenir pour sa fille, sa famille et ses amis. Je me souviendrais toute ma vie de ton magnifique sourire qui réconfortait tout à chacun. De tes rires et de ta douce voix. 

Nous avions en commun cette maudite maladie, ce cancer qui empoisonnait nos sangs. Nous étions sœurs de combat. Effectivement, nous combattions cette indescriptible maladie : impossible de la décrire tellement elle reste sournoise et mauvaise. Et pourtant, c’est grâce à ce cancer du sein commun que nous avons pu nous rencontrer. Je crois en ces belles  rencontres sages et lumineuses, pleines d’espoir et de projets. 

Tu te souviens quand nous nous donnions rendez-vous à l’institut Curie. Tu avais rendez-vous avant moi et tu patientais que je termine. Nous avions le même oncologue. Drôle de coïncidence. Je détestais cette endroit même si les équipes étaient formidables. Chaque pièce ou chemin de couleur tracé me rappelait alors que j’étais malade. À ce moment, nous avions décidé de rire pour dépasser notre angoisse. Oui, nous l’étions mais nous avions décidé de ne pas le montrer. Nous riions de situations simples et de nos rendez-vous à Curie alors que certaines amies se retrouvaient dans des endroits plus convenables, dirions-nous. 

Mais l’endroit n’était pas ce qui importait. C’était notre joie de vivre, notre envie de créer et de faire plein de choses. 

Tu te souviens quand nous parlions de faire des choses en commun concernant les enfants, en tant que professeures, nous connaissions bien ce monde éducatif. Nous souhaitions juste apporter du bien-être, toi avec la sophrologie et moi avec la méditation pleine conscience. Nous avions des discussions de sororité et de partage. De belles valeurs que tu aimais avant tout. Cela se voyait sur ton visage et dans ta voix. 

Nous avions tous besoin de douceur et de bien-être. Un jour, me voyant bien stressée, avant une grande course et avant une rentrée bien chargée, tu me donnais une séance de sophrologie. Ton attitude, les valeurs que tu prônais se ressentaient tellement. Je repartais apaisée et heureuse. 

Blandine, tu me manqueras. Tu retrouveras notre amie Marieke. On se comprenait dans la maladie mais surtout dans le partage de nos valeurs, dans nos rôles de maman, de bosseuses. 

Tu offrais de la sagesse. J’avais tant de projets à te proposer. Je les ferais pour toi et avec ta belle présence bienveillante. Je regarde les photos de toi : quelle belle personne tu étais ! C’est dur de parler à l’imparfait. Pour moi, tu resteras dans mon cœur. Je sais que tu me donneras la force quand j’en aurais besoin, j’ai les larmes qui coulent en écrivant et je suis tellement peinée. 

Je t’aime ma Blandine,

Douces pensées, 

Nadia

Nadia Jas
Nadia Jas

Runneuse, hyperactive et parisienne, je profite de la vie comme il se doit! J’adore partager mes aventures sportives et parfois moins sportives.

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