
Ah Valencia ! Un marathon que j’avais envie de courir depuis longtemps et une superbe ville que j’ai découverte aussi lors de ce week-end. Merci Vueling pour cette nouvelle et belle opportunité.
Dès l’arrivée à l’aéroport, je sentais l’effervescence francophone. Je le savais. Le plaisir de retrouver les coureurs que tu ne voies finalement que sur les réseaux sociaux et tes copains que tu retrouves sur les courses parisiennes. Ça sert aussi à cela les voyages marathons à l’étranger : partager ta passion de la course à pied avec d’autres.
Si tu veux être dans ta bulle, tu peux. Mais si tu veux faire des voyages en mode incognito, ce n’est pas le marathon qu’il te faut. Effectivement, tu retrouveras beaucoup de frenchies.
Et puis, la blessure sur les 2ème et 3ème métatarses. Ces semaines d’entraînement sont tombées à l’eau. Mais c’est mal me connaître que de rester à déprimer à l’hôtel.
Clairement, c’était difficile d’accepter la non présentation sur la ligne de départ. Je relativise : il y a bien pire dans la vie. Je me suis dit que la ville valait la peine aussi d’être visitée et de profiter autrement que par une course. J’y allais avec mon frère et je ne pouvais pas le laisser seul à Valencia. Alors, je vais vous raconter un peu les coulisses de la course, de l’autre côté du miroir comme Alice aux Pays des Merveilles.
Vendredi 29 décembre
Nous prenons le vol direct Vueling Paris – Valencia. Et dès l’aéroport, je retrouve plein de copains coureurs venus à l’occasion du marathon. Je pense même que la moitié de l’avion vient pour le marathon. La France est la troisième communauté représentée sur ce marathon après l’Espagne, claro que sì, et l’Italie. Dès la sortie de l’aéroport, un taxi nous emmène à l’hôtel. Je n’ai même pas le temps de me poser que nous repartons au palais des expositions pour récupérer les dossards.
Tout est prêt pour nous accueillir de façon hyper chaleureuse : le temps splendide, le DJ qui nous donne envie de danse un vendredi après-midi et quel bonheur de voir tous ces coureurs !
Tout est fait pour qu’on ait le sourire en permanence. Deux salles, deux ambiances : le marathon et le 10km. Si tu cours le 10km, tu descends les escaliers pour tout récupérer. Si tu cours le marathon, tu montes les escaliers.
Grosse ambiance dans les escaliers. Les équipes venant du monde entier se photographient, se tapent dans le dos et rient à plein poumons.
C’est hyper bien organisé. La récupération des dossards est fluide mais il faut dire que nous sommes un vendredi. Il est possible de retirer le dossard des copains mais il faudra remplir un lien sur internet. A ne pas oublier car ils sont très pointilleux sur cela.
Une fois le précieux dossard en main, il est temps d’aller récupérer le fameux t-shirt bleu. Bon, même si je ne cours pas le marathon, je m’en vais le prendre. Cela me permettra d’avoir en tête ce fameux challenge pour 2020. Je ne prends pas cette blessure comme un échec. C’est comme ça. J’aurais pu la faire mais à mes risques et périls et je n’avais pas envie de repartir avec des béquilles et une grosse fracture de fatigue. Car c’est cela effectivement qui me pendait au nez.
Vous avez le choix entre le t-shirt et le débardeur. La décision se prend lors de votre inscription et impossible de changer pour des raisons d’organisation. Au moins, c’est clair pour tout le monde.
Après, c’est le running expo, la visite pour les derniers produits qui nous manquent ou les jeux concours. En général, les coureurs arrivent avec leurs packs et n’ont besoin de rien. Mais c’est tellement appréciable de de se dire qu’au cas où. Tu sais, le fameux au-cas-où. Le reste de l’après-midi, c’est visite de la ville et chocolat chaud.
Samedi 30 novembre
Le matin fut l’occasion de se promener et de chiller vers la plage. Le rêve ! Un 30 novembre au bord de la mer. Certes, c’était l’occasion de faire de la cryothérapie en plongeant mes pieds dans l’eau. C’est juste le bonheur d’être ici. Un peu de méditation face à la mer et un brunch dans un endroit cool et me voici heureuse.
Le reste des copains est arrivé dans la matinée et nous décidons d’aller voir la Paëlla party. Elle est gratuite pour les participants et 5€ pour les autres. Ce qui est raisonnable. En revanche, beaucoup de plastique dans le menu.
Je m’assois à une table avec mon frère et nous rencontrons deux autres coureurs, Laurent et Maxime, du club de Monaco. Rien à voir avec mes performances ! On discute de ce marathon que Laurent a déjà fait. Je comprends vraiment cet engouement pour Valencia. Mon ami Youssef nous rejoint à la Paëlla Party. Lui aussi est prêt à en découdre sur la route.
C’est un temps à rester aux nombreuses terrasses. Impossible d’y résister. Être à Valencia est l’occasion de prendre son temps et de l’apprécier. J’avais même envie de venir pendant des prochaines vacances. Une vraie douceur de vivre.
Dimanche 1er décembre
J’aurais pu rester au lit et attendre le passage des coureurs devant l’hôtel. Mais finalement, je décide de faire comme si … j’allais le courir. J’ai préparé ma tenue et même mon dossard en me disant éventuellement que je ferais les 200 derniers mètres avec mon frère.
6h – le réveil ! C’est difficile mais faut se préparer. Une douche et puis la tenue est mise. Mon frère ira prendre le petit-déjeuner seul. Je n’avais vraiment pas faim. Une boule au ventre m’empêchait de prendre quoi que ce soit. Pas envie.
J’avais mon sac et une bouteille d’eau pour plus tard. Ne sait-on jamais.
7h10 : on dépose nos valises à la bagagerie et on fait le check out. Il est temps de prendre le métro.
Note pour plus tard : prendre un hôtel dans le centre.
Nous attendons longtemps tout de même le premier métro qui arrive. Déjà, les rames sont remplis de coureurs ou de spectateurs. Ça discute bien fort de bon matin. Nous traversons le parc et je remarque ces magnifiques couleurs matinales. Ce lever de soleil est juste splendide. En revanche, il va falloir accélérer le pas si nous voulons aller dans les sas. Oui, je décidais de prendre le départ pour pouvoir le vivre de l’intérieur. Ça me donne trop envie d’y être.
Arrivée près du Palais d’exposition, les coureurs du 10km se mêlent à ceux du marathon. Pour les distinguer, ce sera grâce aux couleurs : bleu ciel pour le marathon et rouge pour le 10km. Les deux départs se feront en même temps sur deux zones différentes tout de même et c’est impressionnant de voir cela.
On se dépêche d’accéder au sas. Mais, j’ai trop les boules alors je reste derrière les grilles car je n’ai plus envie d’être parmi les marathoniens alors que je sais que je ne pourrais pas le courir. J’ai les larmes aux yeux derrière mes lunettes. Je dis au revoir à mon frère et je rejoins la ligne de départ pour les photos et les stories. Le départ est lancé et c’est juste impressionnant ! Une marée de coureurs.
A côté de cela, je vois ceux qui sont déjà en retard et qui tenteront de rattraper les autres. Heureusement que j’ai mes lunettes de soleil car les larmes coulent. Je maudis cette blessure qui arrive la dernière semaine d’entraînement. Première blessure en 7 ans !
Je continue en me disant que je vais encourager les 10km en attendant les marathoniens. J’aimerais me placer 200 m avant l’arrivée mais la route est bloquée. J’avance encore en me disant que cela se débloquera 500 m avant. Mais non. Ça continue. Heureusement, au 41ème km, il n’y a personne et je m’assois sur le trottoir comme une mesquina. Je vois les derniers coureurs du 10 km et j’encourage de vive voix ! Les yeux embués tout de même car j’ai de la peine de les voir souffrir ainsi.
Je discute avec un couple irlandais qui attend un ami. C’est marrant comme la course à pied est partagée. Le mari est blessé aussi. Je rigole bien avec ce couple, cela me change les idées. Je suis patiente et j’attends depuis plus de deux heures pour supporter ces coureurs. Progressivement, les spectateurs affluent vers ce point 41k. Après, c’est l’arrivée. Ça bouge, ça vit, ça traverse les routes. On entend les alarmes des policiers, les élites arrivent. Les cris des spectateurs remplacent les sirènes. Le temps de les voir et ce sont des fusées qui arrivent.
Je ne suis plus en mode chialeuse mais en mode Warrior à encourager presque tous les coureurs et encore plus quand ils sont en souffrance. C’est tellement génial à voir. Moi qui suit plutôt de l’autre côté, j’apprécie aussi être du côté spectateurs motivés ! C’est ma force, ma joie et mes cris que j’offre à ces coureurs. Je ne suis pas la seule et c’est tant mieux. Je vois presque tous les copains. Je n’ai plus de voix mais ce n’est pas grave.
A un moment, j’envoie un message à mon frère. Je suis là. J’essaie de le capter grâce à la super application du marathon. Je vois mon frère. J’hésite, qu’est-ce que je fais ? Je l’accompagne ou pas ? C’est 1km de course. J’ai peur de me blesser. J’ai peur que ça craque et cela laisse des séquelles ! Mais en même temps, j’ai envie de franchir la ligne d’arrivée avec lui. Très rapidement, je prends la décision d’y aller. Je l’encourage, je le soutiens. Clairement, j’ai le grand sourire.
J’arrive à ressentir un énorme plaisir sous la ligne. J’ai mon dossard mais je n’accepte pas la médaille. Je ne l’ai pas couru. Je ne la mérite pas. Ce n’est que partie remise.
Le temps de prendre des photos à envoyer au reste de la famille et nous avançons vers la suite. Tout est super bien expliqué. Et l’arrivée au Palais permet une certaine fluidité. Tout est vraiment bien organisé. Quel bonheur de voir tous ces marathoniens !
Je retrouve Stéphanie et Fabrice de La boutique 42km The Running Store et c’est l’occasion de débriefer. Mais nous avons une heure pour rentrer à l’hôtel et reprendre l’avion.
Je suis super heureuse de voir ces belles médailles partout dans le métro.
Je n’ai aucune amertume ou jalousie. Certes, j’avais tellement envie de la faire mais encourager et être présente sur le parcours furent une belle expérience.
En attendant, n’hésitez pas à lire mon article sur les 5 coureurs qui, eux, ont couru le Marathon de Valencia.
A bientôt,
Nadia