
J’avais fait la première fois ce triathlon des Roses en 2015. Ça date ! A l’époque, je n’avais pas peur de monter sur un vélo. Et c’est à cette époque aussi, sur ce même triathlon que je rencontrais Marie pour la première fois. Elle a aussi un blog sport et nutrition Hotsteppers. Nous avons plusieurs expériences sur des événements vraiment sympas.
Et ce triathlon des Roses allait aussi nous rapprocher.
La veille, j’étais un peu angoissée à l’idée de remontersur le vélo. Et c’est toujours la veille que je me pose 15 000 questions : et si je tombais ? Et la natation ? Bref. Je suis comme ça à la veille de n’importe quelle course. Et pour celle-ci, c’était pareil. J’envoyais alors un message à Marie. « Je n’ai pas envie d’y aller ! » J’étais motivée mais j’avoue que j’avais un peu peur. J’avais déjà fait un triathlon S en juin. Alors ? Pourquoi stresser ?
Après la bonne conversation de la veille et un coup de pied aux fesses, je me suis levée tôt avec la motivation qu’il fallait. Je connaissais la course et je savais qu’elle serait super et avec un temps magnifique en prime. Que demander de plus ?
Le Triathlon des Roses : 100 % dédiée à la recherche sur le cancer du sein.
Effectivement, c’est une course solidaire de la Fondation Arc en faveur de la recherche sur le cancer du sein. Concernée directement par le sujet, je me suis dis qu’il fallait rendre visible la maladie et toutes ces femmes atteintes d’un cancer.
J’avoue qu’au tout début, quand j’ai su pour moi, je n’avais pas envie de le dire. Je me suis sentie honteuse d’avoir cette maladie. Et puis, j’en ai parlé d’une façon différente sur le blog, d’une façon plus sportive. Je voulais montrer que j’étais encore capable de bouger malgré la maladie.
Et samedi dernier, c’était l’occasion de me challenger encore. Encore ? Oui, effectivement, parfois, j’ai besoin de ce coup de pied pour me dire que je suis capable de faire les choses. Et samedi dernier, c’était le cas du triathlon des Roses. Alors, certes, la distance n’était pas immense mais pour moi, je devais débloquer cette peur de remonter sur un vélo. J’y vais patiemment mais j’y vais.
Je me lève bien tôt pour un samedi. Je décide de prendre le train de Montparnasse pour descendre à Sèvres. Le train est rapide mais en revanche je dois attendre longuement le bus. Puis une petite marche pour rejoindre le domaine de Saint Cloud. (Note pour plus tard : prendre le train jusqu’à Garches ou la ligne 10).
Déjà beaucoup de filles sont présentes. Je suis en avance mais comme ça j’aurais le temps d’aller chercher mon vélo loué à l’occasion et d’aller papoter avec les copines.
Sur le chemin, juste à côté de l’entrée du village, j’aperçois la Team des Flamants Roses, une équipe qui court les courses solidaires pour les cancers. J’aperçois Emmanuelle, que je n’avais pas vue depuis longtemps. Même si nous nous suivons sur les réseaux sociaux, c’est plus sympa de voir de visu. Et là, on se prend dans les bras et les larmes montent pour nous deux. Nous restons bien longtemps dans les bras avant même de nous dire bonjour. Il est vrai que nous partageons, hélas, la même maladie. Elle fera la course en relais et s’occupera du running. Elle me parlera de sa team et de sa prochaine course solidaire La chartraine qui me donne envie d’y aller. Je la laisse avec la Team et je suis certaine que je la recroiserais après.
J’arrive au village avec déjà une bonne dose d’émotions. Je retrouve par la suite Stephanie et Maureen qui s’occupent de la presse. Elles s’occupent super bien de moi en m’apportant mon sac de goodies, mon dossard, bonnet, ma puce et mon t-shirt floqué Triathlon des Roses. Vraiment sympa comme t-shirt.

Je suis en avance et j’attends mes acolytes Delphine du blog Oh My Tri et Marie du blog Hotsteppers. Je les connais bien et nous avions déjà été invitées ensemble sur plusieurs événements. Nous sommes toutes des résilientes : chacune d’entre nous vit le sport comme une façon d’être vivantes et d’être présentes malgré tout.
Comme d’habitude, à chaque fois que je projette de participer à un triathlon, il m’arrive quelque chose. Aujourd’hui, c’est la trifonction. Je l’avais oubliée à la maison et heureusement que Delphine en avait une à me prêter. Elle est hyper confortable et surtout elle est à ma taille. Ça fait très stylé.
Je vais récupérer mon vélo loué sauf qu’il fallait une carte d’identité. Bon, je la fais courte mais la veille, j’étais persuadée que j’avais perdu mon sac avec mon pass navigo, ma carte d’identité et mes sous. Je cherchais partout mais rien à faire. Je ne me souvenais plus rien de ce sac. A quel moment l’avais-je perdu ? Bref, j’ai eu mon directeur qui l’a vu dans ma classe et a gentiment pris le sac pour le mettre de côté. Donc, pas de CNI ni cartes bleues pour le week-end et je sens qu’il va falloir que je me repose aussi.
Heureusement, les loueurs m’ont fait confiance et me confiaient les vélos sans ma CNI.
Les filles sont arrivées mais il faut vite déposer les vélos et les affaires dans l’aire de transition. Les adorables bénévoles sont présents pour nous aider. Je pose le sac. Le briefing va commencer et nous sommes encore dans l’aire de transition. « Évacuation de l’aire de transition ! ». Vite, nous sortons pour écouter le briefing. Puis, vint le moment de faire la photo du ruban rose vu du ciel. Ça fait vraiment chouette car toutes les participantes sont là.

C’est bientôt l’heure du départ. Seules les participantes et les nageuses pour le relais ont accès à la piscine. Le départ sera lancé par vagues pour plus de fluidité dans la piscine. Ils ont l’habitude depuis le temps. 4 à 5 filles par couloirs. Premier départ : toutes les nages sont représentées sans problème. Pas de jugement entre nous, l’essentiel est de finir et nous encourager les filles. Delphine et Marie sont parties dans la vague A. J’attends la vague C. Elles sortent rapidement pour rejoindre l’aire de transition et leurs vélos. Pendant ce temps, on s’organise avec mes nouvelles copines de couloir. “Tu nages bien : ok, tu vas devant”. Finalement, cela se passe bien. Stéphanie vient prendre quelques vidéos et je sens que le stress monte. Même sur des petites courses, je suis toujours comme cela avant une course. Je vais dans l’eau et c’est le départ.
Je suis de près la nageuse avant moi. Comme si je ne devais pas la lâcher. C’est ce que j’ai fait jusqu’au bout. 200 m me paraissent finalement pas grand chose.
« 200 m, c’est ton échauffement maman. » dixit ma fille qui, elle, nage super bien.
Je sors en courant jusqu’à la zone de transition. Je mets mes chaussures sans les chaussettes. Stéphanie est dans la zone de transition. Elle me filme et c’est hyper drôle car à un moment, je pars avec le vélo mais dans l’excitation, je me trompe de sens. Je rigole intérieurement.
Je respecte la consigne d’attendre de sortir de l’aire pour monter sur le vélo. Les bénévoles sont nombreux et nous aident vraiment à participer de façon sereine. Merci merci !

En revanche, j’étais beaucoup moins sereine sur le parcours vélo. Je débute par une belle côte et puis, comme les spectateurs sont présents tout le long du parcours, je n’avais pas envie de montrer ma faiblesse sur un vélo. Mais ce n’était pas le mien et je n’avais même pas eu le temps de le tester un peu avant. Ajoutez à cela, ma peur du vélo : j’avais les mains en permanence sur les freins. Le parcours n’était pas plat et il fallait savoir manipuler les vitesses. Je rouspetais sur le vélo, j’avais l’impression de ne pas avancer. Je m’excusais auprès des filles pour leur dire que je n’avançais pas. Elles m’ont toutes encouragée au contraire.
Quel soulagement quand j’ai eu à le déposer dans l’aire de transition.
Place au running. 3 petites boucles à faire. Ça devrait aller : il faisait beau et j’ai eu le temps de mettre mes lunettes de soleil et mon buff.
Première boucle : je trouve une jeune fille en train de pleurer, une autre dame et moi-même la réconfortons. Je reste avec elle et j’essaie de lui changer les idées, lui donner la motivation de finir. J’avais l’impression d’être avec une de mes élèves. Ça marche d’ailleurs, elle arrête de pleurer et me parle d’autres choses. Je laisse à l’arrivée du village car elle avait déjà fait ses trois boucles.
Deuxième boucle : je repars tranquillement en prenant mon chouchou pour la course à pied. A un moment, une jeune femme m’arrête et me dit : « je te connais, je te suis sur Instagram. » Une de mes followers me reconnaît et nous discutons. Elle m’explique qu’elle s’est inscrite à la course après la lecture de mon article. J’étais extrêmement touchée et ravie qu’elle vienne me voir. Je lui demande son compte mais très vite, elle me répond qu’elle m’enverra un message. Elle a bien raison car avec ma mémoire de poisson rouge. Merci Annabelle pour ta présence.
Elle va plus vite que moi alors « file ! ». Je continue tranquillement pour arriver à ma dernière boucle et là, je discute avec une maman qui portait une belle trifonction. Et nous avançons en passant le temps. Elle doit finir sa boucle et moi, je rentre dans le village. De loin, je me dis que c’est cool, je n’ai qu’un tour de stade avant l’arche. Mais c’est une belle illusion d’optique car c’est comme à l’aéroport ou dans un labyrinthe, il faut passer par plusieurs chemins avant d’atteindre le Saint Graal. L’arrivée est proche : je me prépare avec un geste du cœur !
Ça y’est ! Quelle joie de finir ! Pas de médaille mais une immense fierté.
Je vais vers le ravitaillement pour récupérer un superbe verre réutilisable Triathlon des Roses pour boire, boire et boire. Et puis une bonne barre de céréale, une pomme. Ça devrait me suffire.
Je vais rejoindre Marie et Delphine qui était parties dans la vague A. Marie est bloggeuse sport. Plutôt runneuse à la base, elle est vite diagnostiquée avec une endométriose. Et toutes les difficultés physiques que cela implique. Ce challenge était vraiment un gros challenge ! Elle a réussi et j’en suis fière. Delphine, est plusieurs fois Ironman et elle est hallucinante de force et de résilience.
Ça résumait vraiment bien nos trois combats et notre envie de bouger malgré tout ce qui nous arrive. Et le sport nous rend vivantes !
Bon, je suis un peu jalouse d’elle car elles ont le selfie avec Denis Brogniart, parrain de ce triathlon des Roses. Mais pas trop jalouse quand même car j’avais déjà un selfie avec lui. 😉
Une ambiance animée par Steve lambianceur et les musiciens aussi dna d’un cadre magnifique.
Je dis oui !
Je n’avais pas envie de repartir car c’était vraiment chouette de se remémorer nos parcours. Les dernières arrivent : nous nous mettons en ligne pour faire une belle ola ! Elles sont tellement fières aussi. C’est cela aussi le partage !
Chaque participante avait préparé une collecte à l’intention de la fondation ARC pour la recherche sur le cancer du sein. Et chaque don est important. D’ailleurs, il est toujours possible de faire un don. 484 participants, principalement des femmes, se sont rassemblés à Paris pour la 6ème édition du Triathlon des Roses. Ce fut un superbe samedi avec un challenge bon enfant et vraiment bienveillant pour nous toutes.
Cette 6ème édition a permis de récolter 157 603 euros pour la recherche sur le cancer du sein.
Marie a aussi raconté sa version et c’est ici.
Suivre le Triathlon des Roses sur Facebook https://www.facebook.com/triathlondesroses/
Suivre la Fondation ARC (Recherche sur le cancer) : https://www.fondation-arc.org/
J’espère sincèrement que vous pourrez le faire un jour.
A bientôt,
Nadia