Live – Jamais je n’aurais pensé pouvoir vivre un tel moment. Pour rien au monde, je n’aurais donné ma place. Ce fut un moment d’émerveillement et captivant pour la néophyte cycliste que je suis.
Paris – Un dimanche matin. J’avais rendez avec mes amies dans un Paris bercé par les lumières du matin. C’était sans doute la plus belle journée de juillet. J’allais assister à La Course by TDF, la course féminine précédant la course masculine et ce dans des conditions incroyables grâce au magazine on-line Femmes de Sport et la Française des Jeux. Une occasion inespérée de participer à l’ambiance du Tour de France et du côté des cyclistes féminines. J’étais en immersion dans un monde que je ne connaissais pas. Certes je ne suis pas une cycliste mais je suis une sportive avant tout. Et même si je préfère les marathons, cela ne m’empêche pas d’être une passionnée du sport en général et de promouvoir le sport féminin en particulier.
Quand on me parlait de pédaler sur la boucle des Champs-Elysées, de faire la randonnée “Les Ptites Reines“, naïvement j’avais pensé un petit circuit à l’ancienne, avec des vélos vintage. Jamais je n’aurais pensé que nous nous apprêterions à pédaler sur les pavés parisiens et sur un vélo de route. Bref, je n’avais pas la tenue adéquate néanmoins j’avais cette motivation et ce grand sourire des premières fois. J’étais excitée par cette première! Et quelle première! Nous étions avec l’équipe FDJ et les filles de l’association “Donnons des Elles!” Cette dernière promeut le cyclisme féminin et donne envie d’y adhérer. Des femmes solidaires qui me donnaient des conseils aux moins pros que j’étais.
Je savourais la chance d’être présente et nous étions prêtes à partir. L’organisation y était militaire et avec les risques d’attentats, c’était nécessaire et rassurant. Nous devions obtenir et montrer le fameux bracelet rouge ou l’invitation pour accéder à la tribune Tuileries. Elle était juste à la Concorde devant l’Obélisque que nous pouvions presque le toucher du bout des doigt.
La vue était splendide avec les Champs-Elysées en ligne de mire. Et la foule grandissante.
Nous étions une quinzaine à parcourir la boucle. Nous devions suivre la voiture de la FDJ à allure tranquille. Nous nous sommes élancées. Les filles de “Donnons des Elles” mettaient une ambiance festive en entonnant la fameuse chanson des Champs-Elysées. Elles maîtrisaient la route. Moi moins! Et pourtant j’ai tout autant apprécié la course avec des étoiles plein les yeux et le sourire aux lèvres. Je restais néanmoins concentrée et nous nous dirigions vers l’Arc de Triomphe. Les spectateurs venus précocement pour garder leurs places au chaud, nous applaudissaient chaleureusement. Nous étions applaudies et je n’arrivais pas à croire que j’étais ici à ressentir autant d’émotion que mon premier marathon!
Un mélange d’adrénaline et de peur!
J’avais peur de faire une chute devant tous ces spectateurs qui regardaient avec plaisir notre petit peloton! Nous dépassons l’Arc de Triomphe et nous redescendons les Champs-Elysées. Cette portion m’était bien connue depuis quelques années, depuis mon premier marathon. Mais descendre les Champs sur des pavés se révélait être un exercice pas si facile que cela. Néanmoins, j’y allais, je prenais plaisir et je me disais quand même que j’avais de la chance d’être là. Beaucoup de chance. Les filles continuaient de chanter, une cycliste maîtrisait les selfies et les vidéos de ses copines! Je trouvais cela extraordinaire. Je serrais mes mains sur le guidon et je la voyais les bras en l’air! Elles souriaient elles aussi! J’étais ravie de partager ce moment avec ces filles et mes amies.
Le passage avant le Louvre était plus lisse et le tunnel était là devant moi. J’avoue qu’après mon accident lors du Triathlon de Cannes, j’appréhendais les descentes. Et pendant cette descente, les souvenirs de cet accident ressurgirent. J’avoue aussi que j’avais peur de tomber. Je tenais bon et respirais fort. Je freinais mais il fallait que je tienne bon et que je rattrape le peloton. Ce que je fis rapidement sur la montée. Je ne pouvais pas être la lanterne rouge. Je m’accrochais. Nous étions un groupe de filles au départ et nous devions arriver ensemble. Et nous remontions vers la Concorde.
A ce moment-là, j’étais super bien et prête à repartir. A ce moment-là, c’était la fin et nous devions nous ranger à gauche et poser nos vélos. C’était si court qu’on avait envie d’enfourcher nos vélos et refaire une boucle. Nous avions posé nos pieds à terre et nous sommes sorties avec des yeux brillants! On l’a fait! Nous étions les pionnières de cette aventure. Les filles se félicitent et nous débriefons ensemble. Quelle belle aventure!
Nous apercevons alors les pros, celles qui s’élanceront pour la Course By TDF. Elles seront sur le devant de la plus belle scène parisienne. Elles pourront profiter de la seconde fois de ce parcours mythique. Elles viennent du monde entier avec leur staff et leurs camions. Elles se sont entraînées dur pour cela. Elles veulent tout donner et gagner le prix FDJ. Je suis super fière d’elles et ce sont des sportives que nous devons respecter.
Comme toutes les sportives. Comme toutes les femmes.
